"La mort du jardinier n'est rien qui lèse un arbre. Mais si tu menaces l'arbre, alors meurt deux fois le jardinier." (A. St Exupéry)

Cela faisait plus de quinze ans que tu m'attendais lorsque je sortais de la maison. Le soir tu attendais patiamment que je rentre. L'été tu protégeais mon visage du soleil. L'hiver tu supportais le froid et la neige sans une plainte, pas même un bri de branche ou un craquement d'écorce.
Te souviens-tu de ces nombreuses heures passées au creux de tes bras à lire, écrire, étudier... ? Te souviens-tu de tous nos jeux, de cette balançoire que tu as supporté tant d'années, et de toutes les fois où tu m'as si bien cachée ?
Jamais je ne laissais un chenapant te faire du mal. Pour moi ta vie était tout aussi importante que celle d'un être humain. Toutes ces soirées passée adossée contre toi, où j'ai parfois tant pleuré, tu en avais gardé toutes les émotions, j'en suis certaine.

Et voilà qu'hier, l'égoïsme et la folie de l'homme a tout détruit. Ils t'ont arraché à la vie et réduit en sciure sans la moindre pitié... .
Devant moi maintenant il ne reste qu'une rondelle de ce qui fut autrefois ton corps, et un tas de sciure... des cendres... .

Personne ne sait, personne ne comprend, combien je vais te regretter, toi compagnon de mes jours d'enfant... .

Adieu monsieur l'Abbé

Il n'y a rien à faire. La vie reprend toujours ceux qu'elle nous a donné. Elle nous les offre à un moment, les laisse de passage un instant, avec l'espoir qu'ils montrent le bon exemple, pour ceux qu'elle nous offrira par la suite. Ainsi la vie fait évoluer ce que Dieu à mis à sa source... .

Un grand homme nous a quitté. A un âge honorable compte tenu de la façon dont il a utilisé le cadeau précieux de la vie. D'une générosité sans égale et d'un amour mille fois plus fort que la raison, monsieur l'Abbé Pierre laisse un grand vide dans le monde et surtout dans nos coeur, auxquels il était si cher.

Les mots manquent pour expliquer le chagrin et la peine de cette perte, mais disons-nous que son heure était venue. Monsieur l'Abbé a bien mérité le repos... .

Puissent d'autres prendre exemple sur cette âme si riche...

Canterò e camminando sveglierò chi sta Sognando più di me Al mondo siamo io e te ragazza triste.

Fixement, le ciel se tord

Quand la bouche engendre un mot

Là, je donnerais ma vie pour t'entendre

Te dire les mots les plus tendres

(M.Farmer)

C'était il y a déjà plusieurs années... Il a suffit que je m'endorme quelques heures et autour de moi j'ai trouvé le néant, le chaos, le vide infernal et insoutenable qui se refermait sur mes rêves les plus précieaux.
Continuer d'avancer, s'accrocher sans pleurer, et ne verser que quelques larmes le soir seule, uniquement au creux de mon oreiller et en silence.
Seulement à vouloir aller trop vite, on trébuche, on se blesse et cela peut mettre du temps à cicatriser, voir ne jamais guérir du tout, peu importe le temps, les années... . A moi aussi, c'est arrivé.
Et pourtant je voulais essayer, combien j'avais de volonté pour avancer, ne plus regarder en arrière.
A mes dépends j'ai appris maintenant qu'il faut toujours prendre le temps de regarder derrière soi et de faire le point. A mes dépends.

Il y a vingt-deux mois, je ne croyais plus en rien, j'étais définitvement seule et j'avais commencé à l'accepter. Un placebo idiot pour tranquiliser ma conscience, mais je ne l'ai su que lorqu'il est entré dans ma vie. J'ai tout compris et sans la moindre hésitation, je savais déjà qu'il serait l'homme de ma vie.

Et il l'est! Il l'est vraiment! Depuis vingt deux mois presque je retrouve la vie, l'espoir et le chemin. Je récupère force et sourire et c'est en tenant sa main que je n'ai plus peur de regarder derrière moi pour mieux avancer.